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Elodie Bossuot-Quin inSleepLab

Manque de sommeil et risque de contentieux
Que peut faire l'entreprise ?

Interview de Elodie Bossuot-Quin, avocat associé au sein du département de droit social de CMS Francis Lefebvre Lyon, spécialisée en droit de la sécurité sociale et plus particulièrement en matière d’accidents du travail et de maladies professionnelles (AT/MP).

Point de vue

Alors, que peut faire l’entreprise ? Elle peut avant tout miser sur la prévention.

 

Cela implique d’évaluer les situations à risque pour décider des mesures adéquates à prendre. La formation des managers est essentielle pour leur permettre de détecter un état de fatigue important, anormal, chez un salarié qui pourrait constituer un risque pour lui-même et pour ses équipiers.

Il est également important de sensibiliser les salariés pour qu’ils intègrent les dimensions de santé et de sécurité, pour eux-mêmes et pour les autres, particulièrement dans le cadre du travail en équipe. Les salariés qui se trouvent en état de fatigue extrême, notamment après une nuit blanche ou un manque de sommeil prolongé, doivent pouvoir formaliser cette situation et être écoutés.

 

Cela est crucial dans les secteurs ou les postes à risque élevé en termes d’accidents graves.

Les managers devraient être formés à détecter un état de fatigue important chez les cadres, un état qui augmente le stress et provoque des troubles de l’humeur. Ces signes sont souvent visibles et devraient alerter les managers, qui devraient proposer des solutions adaptées.

Parmi ces solutions, il est nécessaire de parler ouvertement du problème, sans culpabiliser les cadres, en particulier ceux de haut niveau qui perçoivent souvent leur charge de travail comme normale, même quand elle devient excessive. En complément, les entreprises pourraient mettre en place des dispositifs de dépistage simples, comme des questionnaires courts sur les troubles du sommeil, pouvant conduire à des diagnostics complémentaires par la médecine du travail.

Ces initiatives visent à prévenir les situations à risque et à accompagner les salariés dans la gestion de leurs pathologies, leur permettant de conserver leur emploi dans des conditions optimales pour eux, leurs équipes et l’entreprise. Enfin, proposer des moments de micro-sieste avant la prise de poste, quand cela est possible, peut paraître anodin mais offre une précieuse opportunité de récupération.

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